Guide d’installation de micro-station d’épuration

Vous envisagez d’installer une micro-station d’épuration pour traiter les eaux usées de votre habitation non raccordée au tout-à-l’égout ? Ce système d’assainissement individuel séduit de plus en plus de particuliers pour sa compacité, sa performance écologique et sa facilité d’entretien. Voici un guide pour comprendre les étapes clés de l’installation d’une micro-station d’épuration, les obligations légales, les coûts à prévoir et les conseils pratiques pour réussir votre projet.

Zoom sur une micro-station d’épuration 

La micro-station d’épuration est un dispositif de traitement des eaux usées domestiques (eaux vannes et eaux grises) destiné aux habitations non raccordées au réseau collectif. Contrairement aux fosses toutes eaux, elle assure un traitement complet, en trois étapes principales :

• Prétraitement : séparation des matières solides.
• Traitement biologique : dégradation des matières organiques par des bactéries.
• Clarification : décantation des boues avant rejet de l’eau épurée.

Ce système compact et souvent préfabriqué est idéal pour les terrains de petite surface ou difficiles d’accès.

Étapes clés de l’installation

Voici les étapes à suivre pour réussir la pose d’une micro-station d’épuration :

1. Étude de sol et faisabilité

Avant toute chose, une étude de sol, aussi appelée étude à la parcelle, est obligatoire. Elle permet de déterminer :

• La nature du sol (perméabilité, profondeur de la nappe phréatique).
• La configuration du terrain (pente, accessibilité).
• Le dimensionnement adéquat de la micro-station (en fonction du nombre d’habitants, dit EH – Équivalent Habitant).

Cette étude est réalisée par un bureau d’études spécialisé.

2. Choix de la micro-station

Il existe plusieurs technologies de micro-stations :

• Culture fixée (ex. : SBR, disques biologiques).
• Culture libre (boues activées).
• Systèmes compacts hybrides.

Le choix dépendra de votre budget, de la fréquence d’entretien souhaitée, de la consommation électrique et de la capacité.

À noter : la micro-station doit être certifiée CE et, en France, agréée par le Ministère de l’Environnement.

3. Dépôt de dossier auprès du SPANC

Le SPANC (Service Public d’Assainissement Non Collectif) est l’organisme local chargé de contrôler tous les dispositifs d’assainissement individuel. Vous devez lui soumettre un dossier d’installation comprenant :

• L’étude de sol.
• Le plan du projet.
• Le descriptif technique de la micro-station choisie.

Le SPANC vous délivrera un avis de conformité, indispensable pour commencer les travaux.

4. Travaux d’installation

Les travaux doivent être réalisés par une entreprise spécialisée ou un installateur agréé. Les étapes typiques sont :

• Terrassement : creusement de la fosse selon les dimensions de la micro-station.
• Pose de la cuve : installation de la micro-station sur lit de sable ou de béton.
• Branchement : raccordement à l’habitation et au système d’évacuation (tranchées d’infiltration ou rejet en milieu hydraulique superficiel selon autorisation).
• Remblaiement et mise en service.

L’installation prend 2 à 5 jours, selon la complexité du terrain.

Coût et entretien

Voici le coût estimatif :

• Micro-station : entre 4 500 € et 8 000 € selon la technologie et la capacité.
• Étude de sol : 300 € à 600 €.
• Travaux d’installation : 3 000 € à 5 000 €.
• Total moyen : 8 000 € à 13 000 € TTC.

Des aides financières peuvent être disponibles (subventions de l’Agence de l’eau, prêt à taux zéro, crédit d’impôt pour la transition énergétique selon certains cas).

La micro-station nécessite :

• Une vidange des boues tous les 6 à 18 mois,
• Un contrôle annuel (souvent inclus dans un contrat d’entretien),
• Une vérification du compresseur (élément électromécanique essentiel).

Un entretien régulier assure le bon fonctionnement et la longévité de l’installation.

Avantages et limites

Avantages :

• Installation rapide et compacte.
• Efficacité de traitement élevée (jusqu’à 98 %).
• Peu d’odeurs.
• Adaptée aux petites parcelles.

Limites :

• Dépendance à l’électricité.
• Coût initial plus élevé que la fosse toutes eaux.
• Nécessite un entretien régulier.

L’installation d’une micro-station d’épuration est une solution moderne et écologique pour les habitations non raccordées au tout-à-l’égout. Bien qu’elle représente un investissement conséquent, elle offre des performances de traitement élevées, un encombrement réduit et une relative facilité d’entretien. Pour réussir votre projet, n’oubliez pas de respecter chaque étape : étude de sol, validation du SPANC, choix de matériel agréé et pose par un professionnel qualifié.